Balistique du Point-Limite [not found]

• 27.09.2012, le Lavoir Public, Lyon
• 10.03.2012, Maison du Livre, de l'Image et du Son, Villeurbanne


Au cours de cette nouvelle séance d’étude performée et performante, nous avons tenté de trouver le Point-Limite de la recherche.

Le 10 mars 2012, un public privilégié a suivi une trajectoire de recherche-type du Cabinet Paulne & Berthn, sur un modèle de vues satellitaires. Nous avons pris place dans le silo d'un temple du savoir et de l'emprunt: la Maison du Livre, de l'Image et du Son (artothèque de la MLIS, médiathèque de Villeurbanne). Pour voir la trajectoire vidéo, cliquez ici.
Projetée in situ, cette trajectoire a été commentée, contrôlée et supervisée en direct par nous-mêmes: Berthn, chargée du Contrôle pragmatique à terre, et Paulne, chargée de la Supervision, dans les hautes sphères. Entre pragmatisme et dérive poétique, nos voix ont bataillé. Du verbal au balistique, nous avons tenté d'appréhender les flux de données par jeu verbalistique.
Si une limite est un ensemble de points, quelle est celle de la recherche? Une ponctuation d'aléas et d'imprévus? Une frontière qui recule sans cesse? 
Pour poser le problème, nous nous sommes basées sur un système chrono-fondamental, permettant de localiser les références appartenant au fonds culturel global en fonction du temps, autrement dit, dans une perspective infinie. 
À l'appui, une référence utile: le Gai Savoir de F. Nietzsche, où nous avons trouvé un soutien intellectuel et une joie de vivre. Les archives sonores du philosophe nous ont guidé.
En écoute: Archive sonore n°44, livre 3, issue du fonds Nietzsche (Vienne, 1881-1882)

Dans cette recherche du Point-Limite, l'enquête a été géo-totale, sur le modèle d'un appareil de reconnaissance géo-spatial. Le film Fail-Safe (Point-Limite) réalisé par S. Lumet en 1964 nous a offert un exemple magistral de crise des limites: 

           L’imagination a-t-elle encore le contrôle des datas?
                  Les visions que nous renvoient les satellites relèvent-elles d’un langage programmatique ou sont-elles les fruits de la trajectoire aléatoire d’un automate? 
        La poésie est-elle une onde sensible ou un système de chiffrement?
Que sait-on exactement de la fuite des SERVOs?
Peut-on échapper au programme, à la simplification généralisée? 
                      Une secousse sismique de la pensée pourrait-elle suffire à fuguer?  
Et la force centrifugue, qu'est-elle exactement? 
S'échappant par les métaphores, la recherche n'aurait pas de limites:
Fiat Flux et Servo Fugit. Le fluide fut et l'esclave s'enfuit...


Sur l’horizon de l’infini.*
« Nous avons quitté la terre et sommes montés à bord ! Nous avons brisé le pont qui était derrière nous, — mieux encore, nous avons brisé la terre qui était derrière nous ! Eh bien ! petit navire, prends garde ! (…) Mais il viendra des heures où tu reconnaîtras
qu'il est l'infini et qu'il n'y a rien de plus terrible que l'infini. »

*Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, livre 3 ; 124, essais Folio, 1989. 

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